Comme à chaque rentrée, nous donnons la parole à un pratiquant du Shoshin Dojo ! Cette année, c’est Mélanie qui répond à mes questions. Mélanie pratique l’aïkido depuis une dizaine d’année et elle est également investie au sein du conseil d’administration du club. Elle nous en dit plus sur elle dans cette interview fraîche, sincère et spontanée. Bonne lecture !

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Bonjour Mélanie, peux-tu te présenter ?

J’ai 28 ans, un chat trop mignon et j’adore l’aïkido !

Qu’est-ce qui t’a amené sur les tatamis ?

Mon frère !

C’était quand ?

Il y a dix ans cette année !

Que recherchais-tu alors ?

Pour mon entrée à l’université, je souhaitais faire une activité sportive ou artistique… Après plusieurs éliminations, j’ai retenu l’escrime parce que je trouvais ça classe. Et l’aikido parce que la même année j’ai assisté au passage du premier dan de Jérôme et que j’ai vraiment trouvé ça joli. Et comme je me suis sentie tout de suite à l’aise dans le club, je suis restée à l’aikido.

Avais-tu des craintes ?

J’ai toujours aimé les arts martiaux et les sports de combat. Ma crainte était qu’à l’aikido, il n’y ait pas de gagnant, et donc pas d’adrénaline. Mais finalement, c’est autre chose que l’on vient chercher.

Avais-tu déjà pratiqué d’autres sports ?

J’avais pratiqué un an de gym, et deux ans de judo — pour être avec un grand frère, encore une fois —. J’aurais aimé être meilleure au judo, mais j’étais vraiment médiocre… Du coup, j’ai banni le judo et le jujitsu de toute illusion de réussite.

Tu pratiques donc depuis pas mal d’années, constates-tu des évolutions dans ton aikido ou tes attentes ?

Ce que j’attends aujourd’hui dans ma pratique, c’est d’apprendre à m’autoévaluer. J’étais très présente les premières années et après je suis venue de manière très très… très irrégulière au cours. J’ai l’impression que ça a cassé toute une dynamique, ce qui fait que je ne sais plus très bien où je me situe à présent. Il faut que je vienne de nouveau régulièrement pour mieux m’évaluer et mieux prioriser ce que j’ai à travailler.

À ce jour, qu’est-ce qui te plait dans l’aikido ?

Le contact avec les partenaires, le sentiment de pouvoir atteindre le geste parfait, le contrôle de soi et du partenaire, et les mouvements… C’est beau.

Tu as récemment passé avec brio ton 2^ème kyu (ceinture bleue). Que penses-tu de ces passages de grades kyus, sachant que certains clubs n’en organisent pas ?

« Avec brio »… Abuse pas… Mais bon, c’est toi la pro, c’est toi qui sais… J’aime bien la façon dont les passages de grades sont organisés dans notre club. Ils ne sont pas obligatoires, s’adaptent aux envies et au niveau de chacun. C’est très flexible en fait. Je trouve ça bien qu’on puisse avoir le choix de vouloir se donner l’objectif de passer le grade suivant ou de ne pas le faire. Les profs font vraiment un suivi personnalisé des élèves.

Et en dehors de ces temps d’évaluation, que préfères-tu durant nos séances ? Quelles formes de travail ? Techniques ? Exercices ?… Pas l’apéro hein !

Je n’aime pas trop tout ce qui est exercice sur la recherche du centre du partenaire, déplacements dans le vide, tout ça… Pour répondre à ta question, je préfère être dans l’exécution des techniques, que je trouve à la fois très satisfaisante et en même temps frustrante parce que perfectible à l’infini. J’aime bien le dynamisme des randoris.

La pratique des armes n’est pas « réjouissante » pour toi. Je me trompe ?

Ha ha ! Non effectivement, c’est pas mon truc. Déjà, une arme, pour moi c’est un gros truc encombrant que je dois tenir dans les mains, je ne sais pas quoi en faire, comment le manier, c’est trop ! Et puis, je perds le contact avec le partenaire, que j’aime tant. La distance entre le partenaire et moi me perturbe. Je perds en sensations et la relation avec le partenaire devient moins palpable.

Au Shoshin Dojo, il y a cinq enseignants, chacun apportant sa petite touche personnelle. Que penses-tu de cette organisation peu commune ?

C’est à la fois très enrichissant et… très perturbant. Il y a des profs que je vois tellement peu que j’ai presque l’impression d’être en stage pendant leurs cours. Il me semble qu’il y a des profs qui sont un peu plus dans la même lignée que les fondateurs du club — ce qui est rassurant pour moi car c’est un aikido auquel je suis habituée —, et d’autres dont on sent qu’ils ont pratiqués avec beaucoup de techniciens différents, ce qui est enrichissant mais perturbant.

Tu fais partie des anciens élèves du club, tu participes activement à la dynamique de l’association, tu es membre du Conseil d'administration. Est-ce « complémentaire » de la pratique hebdomadaire ? Est-ce une étape obligatoire dans la vie d’un aikidoka ?

Je ne pense pas que ce soit obligatoire dans la vie d’un aikidoka, car ce genre d’engagements, il faut les prendre pour soi avant de les prendre pour le club. J’aime prendre part aux décisions — qui par ailleurs me concernent — me dire que j’ai un impact si petit soit-il au sein du club. Mais je comprends que tout le monde ne souhaite pas en faire de même. L’important, c’est que chacun y trouve son compte.

Au dojo, tu es toujours partante et souriante pour donner des explications aux débutants. Apprécies-tu cette forme de « transmission » ? Une future enseignante au Shoshin Dojo ?!

Oulààà… non désolée l’enseignement ça m’intéresse pas du tout ! Lorsque j’ai débuté l’aikido, j’ai été marqué par la gentillesse et la patience de certains pratiquants. Ça m’a donné une ligne de conduite que j’essaie de suivre, même si c’est pas toujours facile pour moi de m’adapter aux débutants. Il est difficile d’expliquer une technique pendant qu’on est uke, de la même manière que lorsqu’on est tori avec un uke débutant, le rendu de la technique n’est pas le même. En tout cas, pas à mon niveau.

Si tu devais décrire le Shoshin Dojo en 3 mots, quels seraient-ils ?

Convivial, flexible, attachant.

Tu participes à quelques stages par saison (stages de Ligue, stages organisés par le club). Que t’apportent-ils ? Est-ce difficile ?

C’est très perturbant parce que pour moi les techniciens essaient souvent de nous faire travailler sur un axe vraiment très différent — voire contradictoire — de ce qu’on apprend en cours. Mais c’est aussi enrichissant. J’aimerais davantage échanger avec les profs de ce que j’ai vu en stage, histoire de m’assurer d’avoir bien compris les messages que le technicien souhaite nous transmettre, et de voir comment il est possible d’en tenir compte dans la pratique plus quotidienne.

Tu es de nature assez discrète. Penses-tu que ça soit un frein pour la pratique de l’aikido ?

Je pense que ça se voit dans ce que j’ai à travailler en tout cas… Ma posture qui est toujours un peu bancale ; le fait que j’aie à m’affirmer auprès du partenaire… J’ai parfois du mal à prendre ma place, alors prendre celle du partenaire, ça peut être difficile.

Et qu'est-ce que t'apporte la pratique de l’aikido en dehors des tatamis ?

Je crois qu’en plus de m’apporter une bouffée d’air pendant la semaine, l’aikido me canalise dans ma vie quotidienne. J’ai l’impression que grâce à l’aikido, je peux mieux gérer mes émotions souvent débordantes, et quand je n’ai pas fait d’aikido pendant un temps, ça me manque…

Tu as fait il y a quelques années un voyage au Japon. As-tu pratiqué là-bas ? Rencontré d’autres pratiquants ? Que retiens-tu de cette escapade ?

Non malheureusement je ne me suis pas donné l’opportunité de pratiquer là-bas. J’ai surtout vu que les Japonais, surtout enfants, sont plus intéressés par la pratique du karaté ou du baseball que de l’aikido.

Souhaites-tu poursuivre la pratique de l’aikido ? Quels sont tes projets, envies ou objectifs ?

Mon objectif depuis que j’ai commencé l’aikido — je ne sais pas pourquoi —, c’est le premier dan. Je me suis toujours dit — et je me le dis encore — qu'une fois le premier dan passé, j’aurai une pratique bien plus désintéressée.

Vois-tu quelque chose que nous aurions oubliée ? Souhaites-tu ajouter une remarque ?

Venez faire de l’aikido ! Et si ce n’est pas votre truc, pratiquez autre chose qui vous donne une bouffée d’air frais hebdomadaire, vous inclut dans un cercle social et vous donne confiance en vous.

Merci Mélanie !

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Les portraits des enseignants du Shoshin Dojo

• Marie — responsable de la section de Saint-Aubin
• Élise — enseignante sections « jeunes » et « adultes »
• Jean-Philippe — responsable de la section kenjutsu
• Romuald — enseignant section « adultes »
• Alban — enseignant sections « jeunes » et « adultes »

Les portraits des élèves du Shoshin Dojo

• Lucie & Nassim — de la section enfant
• Vivien — kenjutsu
• Jeanne — de la section ados
• Cenzo — de la section ados
• Ésaïe — de la section enfant
• Romain — aikido
• Laurent — aikido