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Trois experts pour un stage

par Romuald et Edmond publié le 24.10.18

On a tous toujours les meilleures raisons du monde pour ne pas faire de longs déplacements et ne pas participer aux stages proposés dans les ligues voisines. Mais j’avais coché celui-ci à l’avance pour plusieurs raisons : réalisable en aller-retour sur une journée (Roanne à 3h de route) ; co-animé par Luc Mathevet que nous connaissons déjà et dont nous apprécions beaucoup la pédagogie (la preuve) ; et c’était aussi l’occasion de découvrir de nouveaux techniciens puisque ce stage était animé par Thomas Gavory (5ème dan et membre du CTN), Alain Royer (7ème dan et DTR Auvergne) ; et donc Luc Mathevet (6ème dan, DTR Rhône-Alpes).

Thomas Gavory (5ème dan et membre du CTN), Alain Royer (7ème dan et DTR de la Ligue Rhône-Alpes Auvergne) ; et enfin Luc Mathevet (6ème dan)

Thomas Gavory (5ème dan), Alain Royer (7ème dan) et Luc Mathevet (6ème dan)

Avec Edmond, nous avons donc pris la route à 6h ce dimanche d'octobre pour débarquer à 9h (après les routes de campagne, le brouillard charolais, les travaux…) au dojo Castellois tout proche de Roanne. Tout de suite, des bouchons à l’inscription. Beaucoup d'aïkidokas de toute la ligue Auvergne Rhône-Alpes  ont fait le déplacement (Clermont-Ferrand, Moulins, Évian, Lyon, Éloise, Grenoble…). Bref ça se bouscule sur le tatami.

Le pari de réunir ces trois techniciens membres du CTN pour un stage de 3h30 est totalement réussi : la ligne de travail, les principes étudiés, nous montrent une direction claire ainsi qu'une vraie congruence entre les trois approches techniques.


Thomas Gavory

La connexion des deux partenaires a été un des thèmes de cette partie, à travers une entrée extérieure sur men uchi. Ceci pour amener le déséquilibre et une chute arrière, qui ne termine pas le mouvement puisque uke reste néanmoins attaquant, l’objectif étant de garder le contact et surtout de le rendre utile pour les deux partenaires. Nous étudions ainsi plusieurs formes de travail à partir de cette entrée, toujours en passant par ce contact et la présence de chacun dans la technique à tout moment. Thomas a eu la bienveillance de passer en permanence parmi l’ensemble des (nombreux) aïkidokas, pour pratiquer avec nous et nous faire ressentir son travail. Personnellement j’apprécie toujours énormément cette marque d’attention.

Nous concluons avec un kokyu nage sur shomen uchi, passant par un contact d’absorption de l’attaque (selon le même principe que l’entrée de départ), pour projeter uke par le corps.

Une belle surface de pratique

Une belle surface de pratique


Luc Mathevet

Luc a débuté par un exercice applicatif de contact et de ressenti. Sur katate dori, tori doit avant toute chose relâcher l’épaule pour mobiliser ensuite uke. Ceci doit impérativement passer par la position et l’utilisation de l’ensemble du corps dans son unité.

Puis nous devons rechercher sur différentes techniques (attaques katate dori et yokomen uchi) l’alternance entre pression (à mettre sur uke) et relâchement. Travail particulièrement constructif qui nous amène à « ressentir » les techniques plutôt qu'à simplement les exécuter. Je me dis alors qu’il faudrait avoir ces sensations plus régulièrement à l’esprit dans notre pratique au Dojo.

Quelques chutes bien surpassées sur katate dori shiho nage nous obligent à diviser le dojo en deux groupes de pratiquants pour que tout le monde chute en sécurité.

Puis nous terminons cette phase par un travail de disponibilité de tori . Attaques consécutives de uke : un chudan tsuki suivi d'un yokomen uchi, qui nous oblige à conserver une vigilance (zanshin) face à un ultime yokomen qui peut surgir d’un coté ou de l’autre.

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Alain Royer

Difficile pour moi de décrire en quelques mots ce qu’Alain Royer a voulu nous transmettre. J’ai découvert un personnage fascinant. Un grand technicien, extrêmement précis, qui dégage une explosivité étonnante.

Alain a commencé par dire trois mots qui nous ont guidés sur cette heure de stage : verticalité, ouverture, relâchement.

Par des démonstrations très dynamiques, y compris en présentant un placement « absolu » (c’est le terme qui me semble le plus approprié…), il nous a présenté un travail sur différentes réponses à kata dori, avec notamment un travail très fin des hanches. Mais nous avons vite ressenti que les saisies, les techniques, ne sont dans ce cas que des prétextes de travail pour nous faire ressentir et comprendre la posture du corps, la connexion, voire l’utilisation intelligente des chaînes articulaires. Bref, le travail d’une vie probablement. Mais quel éclairage !

En définitive, et pour les prochains objectifs de travail, je retiens de façon générale les mots marquants de ce stage tri-partite : présence, connexion, disponibilité, placements ainsi que l'idée qui nous semble commune, relâchement.


La conclusion d'Edmond

Je connais Luc et Thomas de par ma formation au BF (Brevet Fédéral) que j’ai faite en 2015. J'avais pu avoir un aperçu de leur travail d'aïkidokas à cette occasion. Depuis, c’est un plaisir de participer à leurs stages qui, selon moi, sont toujours très enrichissants. Quant à Alain, j’ai été impressionné par son charisme et son dynamisme qui m’ont littéralement « scotché » sur place. Je suis ressorti avec des idées plein la tête et l'envie de pratiquer et de mettre en application tout ce que j’ai vu avec une énergie débordante. Je ne me lasserai jamais de faire ce genre de stage ! Je vous conseille vivement de nous accompagner l’année prochaine si jamais ce stage est renouvelé.

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Les deux représentants du Shoshin Dojo et auteurs de cet article


Nous profitons de cet article pour remercier très chaleureusement ces trois grands techniciens pour leur disponibilité, leur générosité dans la transmission et bien entendu la grande qualité du programme proposé.