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Stage national de préparation
3ème et 4ème Dan

par Romuald publié le 22.03.17

Il reste relativement rare, dans mon cas, de participer à un stage sur plus d’une journée. Ma dernière expérience remonte à 2015 lors d’un stage d’une semaine entière dont je garde un souvenir mémorable à Roquebrune avec Christian Tissier.

Mais autant j’avais abordé celui-ci en totale décontraction, exclusivement pour prendre du plaisir (et progresser par la même occasion bien sûr), mon état d’esprit était bien différent le week-end du 18 et 19 mars lorsque je suis arrivé à Fareins pour ce stage de préparation dan. En effet, je suis venu ici (mon second stage de préparation cette année) clairement pour m’évaluer, et surtout pour comprendre précisément les actions à mener dans les 3 mois qui me restent avant l’examen pour corriger mes défauts.

Axé sur la préparation aux examens 3ème et 4ème dan, et animé par Gilles Rettel (6ème dan, DTR Bretagne) et Paul Muller (7ème dan, président du Comité Technique Fédéral), ce type de stage permet à la fois des mises en situation d’examen devant jury, et d’aborder les conditions réglementaires et de préparation globale à l’examen.

gilles_rettel_dtr_bretagne

Tout d’abord, le week-end fut intense physiquement. 9h-12h et 14h-18h15 pour le samedi. 9h-12h pour le dimanche. Même si cela comporte des échanges entre les formateurs et les participants (12 au total), la totalité de la journée se passe sur le tatami, dont l’essentiel à pratiquer.

J’ai pensé qu’il serait intéressant de vous résumer le déroulement de ces 2 journées.

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Samedi

Information des nouveaux critères d’évaluation aux 3ème et 4ème dan (20 au total). Niveau d’exigence requis : fluidité, disponibilité, liberté d’exécution.

Sur ce, Gilles Rettel nous propose immédiatement un cours très progressif sur le thème de la fluidité (critère essentiel). J’ai alors découvert un professeur aussi rigoureux dans sa pratique qu’accessible dans sa pédagogie, avec une sérénité bienveillante qui donne envie de le suivre immédiatement. Le cours fut physique autant par son animation que du fait de notre envie à tous de démontrer notre investissement sans faille !

Puis Paul Muller enchaîna par un cours « participatif » qui nous amène à travailler particulièrement toutes les formes d’ushiro waza. Notamment eri dori, et ryote dori kubi shime, avec parfois des formes déroutantes et terriblement efficaces dans le déséquilibre. J’ai souvenir d’un ushiro ryo kata dori – koshi nage pour lequel je suis passé en Uke... J’ai littéralement « volé » sans bien savoir où m’accrocher (et même sans m’accrocher du tout).

Autant dire que cette première mise en bouche fut bien efficace, autant pour illustrer les critères requis que pour nous échauffer avant la suite.

Nous avons terminé la matinée par un ex

posé de Paul Muller sur la préparation physique (c’était de circonstance !), la gestion de l’effort et du stress pendant l’examen.

paul_muller_nage_waza

Le retour après-repas fut bien rude : mise en situation immédiate. L’estomac plein, les trois premiers candidats désignés n’étaient pas ravis de devoir se lancer.

Pour ma part je suis passé en examen blanc en milieu d’après-midi, en ayant servi quatre fois de Uke avant mon passage, et deux fois après. D’une façon générale, surtout le jour du passage de grade, je préfère largement être sollicité régulièrement, de façon à rester en permanence concentré sur ma propre pratique. De plus, en servant de Uke pour les candidats avant son passage, cela permet de « tester » la connexion Uke-Tori avec chacun pour ne pas être surpris au moment où l’on est jugé.

 Ayant terminés les passages à 17h (et les débriefs !!!), nous avons repris, avec un rythme beauuuuucoup moins soutenu que le matin. Un nouveau cours « participatif », c’est-à-dire un travail sur les formes que nous avons-nous-mêmes proposées.

L’entraînement s’est terminé sur des mouvements de futaridori. C’est-à-dire « technique d’aïkido sur saisie de 2 partenaires simultanément ». Ce qui donna lieu à de joyeuses soupes de bras mixés !

Après avoir littéralement trempé deux keikogi (matin et après-midi), la fin de journée fut la bienvenue pour sécher les affaires et réhydrater le bonhomme.

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Dimanche

Travail des armes. Le but de ces cours a été de présenter au groupe des techniques d’armes à présenter au passage de grade, et de répéter quelques formes proposées par les formateurs.

L’objectif étant de présenter lors du passage des formes simples, et surtout maîtrisées ( technique, forme de corps, intention lisible,ma-aï, intégrité des partenaires).

Nous avons ainsi travaillé les formes suivantes :

  • Tachi dori : mains nues contre bokken
  • Ken taï ken : bokken contre bokken
  • Jo taï jo : jo contre jo
  • Tanto dori : mains nues contre tanto (avec notamment plusieurs techniques intéressantes sur une attaque peu travaillée en club : gyaku yokomen uchi)

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Enfin la fin de la matinée (et du stage) a concerné le saninzu gake, autrement appelé… Randori. Toujours en rappelant les problématiques et techniques possibles selon les frappes pour le niveau 3ème et 4ème dan.

Au final, j’en tire de meilleures compréhensions de principes fondamentaux, grâce à la pratique intensive, l’œil critique et à la pédagogie constructive de Gilles et Paul. Je les remercie pour leur bienveillance et leur exigence tout au long de ce week-end. Merci également à Daniel Conneggo pour sa participation, à Lassana et Marème (club de Fareins) pour leur accueil.

Je vous propose de retenir cette phrase souvent répétée par Paul Muller. Simple, facile à retenir, qui va de soi mais qui mérite d’être appliquée réellement sur le tatami encore et encore :

« Sur une attaque droite, on se déplace pour la contourner. Sur une attaque latérale, on entre dedans ».

C’est après ce genre d’expérience de stage qu’on peut dire avec optimisme :  la route est encore longue, mais la Voie est belle.

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