Un stage « jeunes » réussi
Le 4 mars dernier, a eu lieu au Dojo de Montrapon de Besançon, un stage « jeunes » organisé pour les enfants de notre Dojo. L'occasion de proposer un travail différent de celui que nous faisons chaque vendredi.
Nous avons commencé la séance par un échauffement habituel (quoiqu'un peu plus long) et par des jeux qui avaient pour but d'améliorer la qualité des chutes de nos jeunes aïkidokas.

Exercice du culbuto

Pour remonter il faut serrer les abdos. Pas toujours facile.

Des exercices ludiques pour appréhender les chutes
Nous avons ensuite proposé un exercice de confiance. Un guide doit mener en toute sécurité son partenaire qui a pour consigne de fermer les yeux. Le but : le guide doit prendre garde à ne pas heurter les autres couples (et les adultes qui viennent un peu les embêter) afin de mettre en confiance le guidé, qui lui, doit se concentrer pour pouvoir ressentir les impulsions données par son guide.

Il y a ceux qui ont confiance et qui sont sereins.

Ceux qui abordent ça de manière très décontractée.

Et ceux pour qui un sourire crispé trahit un certain stress.
Pas toujours facile de se lâcher et de faire totalement confiance à son guide. Toutefois, les stagiaires se débrouillant plutôt bien, nous décidons de compliquer quelque peu le jeu en leur demandant de travailler de la même manière sur une forme de travail typique de l'aïkido : le contact men uchi. Les deux mains se croisent et uke a toujours les yeux fermés. Le seul point de contact étant le dos des mains, cet exercice demande beaucoup de concentration (même pour les adultes). Malgré un vrai problème de gestion de la distance (qui n'était absolument pas l'objet de cette séquence), nous avons été assez impressionnés du résultat. Énormément de concentration et donc un véritable travail de sensation.

Contact men uchi

Cet exercice demande vraiment d'être à l'écoute de son partenaire.

De l'écoute et de la concentration effectivement...
Nous sommes passés ensuite sur des jeux d'opposition. Même si l'aïkido ne propose pas à priori ce type de relation, les enfants en ont besoin et la confrontation aux autres les aident à se construire. Pour les plus timides, ces mises en situation permettent notamment de prendre confiance et d'oser s'affirmer dans leurs relations. Nous avons donc proposé le jeu du pied dans la mare. Chaque lutteur à un pied dans un cerceau (la mare). Le but étant de sortir son opposant de celui-ci. Pour cela, on s'attrape par les manches ou par la ceinture et au signal, on pousse, on tire ou on tourne.

Le pied dans la mare
Au-delà de la simple lutte, cet exercice permet encore une fois de travailler sur les sensations et sur un principe commun aux ju-jistu dont fait partie l'aïkido : la non-opposition. Si mon partenaire pousse, je tire ; s'il tire, je pousse. C'est un principe au cœur de l'aïkido qui cherche une harmonisation des partenaires plutôt qu'une confrontation vaine. Pas sûr que les enfants aient conscience de tout cela, mais en tout cas ce jeu permet d'aborder ce principe de manière très ludique.
Nous avons poursuivi cette séquence par un jeu du type « épervier » que nous avons adapté au cadre martial de l'aïkido. Là encore, deux partenaires se font face. Chacun d'entre eux a un bout de ceinture dans le dos glissé dans le obi qui maintient leur kimono. Le but : privé le copain de sa « queue de dragon ». Est-il utile de préciser que ce jeu a, lui aussi, rencontré un franc succès ?

Non ! On ne joue pas. On donne les consignes aux enfants.

Les enfants ont choisi leur favori...

qui a gagné.

Inutile de se jeter tête baissée. Il faut élaborer une stratégie et être plus malin que son adversaire.

Match nul ?
Nous avons conclu cette première partie de stage par un affrontement des adultes et des enfants en reprenant le principe du jeu précédent. Grand défouloir avant la première pause mais pas uniquement. Nous avons fait plusieurs manches et les enfants ont améliorer leur tactique et opter pour une stratégie collective ne nous laissant aucune chance. Les p'tits malins !

On se prépare à affronter nos assaillants.

Première manche. Ça court dans tous les sens avec des semblants de tactiques individuelles.

La tactique de groupe est mise en place

C'est Édmond en dessous là. Si si...
À la reprise, les enfants ont profité du passé de karatéka d'Édmond qui leur a proposé un travail sur les frappes. Nous nous sommes armés de boucliers et ils ont pu commencé par un travail de coups de pied. Mae geri et mawashi geri n'ont plus de secret pour eux.

Les débuts sont un peu timides.

Mais les stagiaires se lâchent assez vite.

Pas d'inquiétude. On y va doucement.

Donner des coups de pied, mine de rien, c'est un sacré défi de coordination pour des enfants.

Il faut régler son approche et le nombre de pas à faire.

Armer et déclencher son coup à la bonne distance

pour atteindre la cible.
Nous abandonnons ensuite les boucliers pour les pattes d'ours. Nous enchaînons donc sur des exercices de tsukis. Des coups de poings pour les non-initiés. Durant cette phase, Édmond demande aux enfants d'être vigilants et de ne pas utiliser uniquement leurs bras. Il convient au contraire de mobiliser tout le corps et notamment les hanches. Pas facile. Mais même les adultes sont parfois un peu trop rigides et ont du mal à appliquer cette consigne. Il est donc tout à fait normal que ce soit compliqué pour des enfants. Surtout pour les plus novices d'entre eux.
Cette séance de frappes nous a permis de glisser tranquillement vers une partie plus « aïki » avec justement des techniques sur chudan tsuki (des coups de poings au niveau de l'abdomen) en insistant sur les notions de « omote» et « ura» (parents : demandez à vos enfants, ils sont censés être en mesure de vous éclairer). Des techniques que les enfants connaissent plutôt bien comme ikkyo, irimi nage, kiri otoshi…

Alors les enfants : c'est une entrée omote ou ura ?

Édmond il a dit avec tout le corps... Yaaaaah ! Fulguropoing !

Irimi nage

Pas facile avec la différence de taille.

Mais ça passe quand même.

L'inverse n'est pas beaucoup plus pratique.

Ikkyo
Nous sentons un petit coup de fatigue. Nous sommes déjà à deux heures de stage. Afin de remobiliser l'attention de nos jeunes aïkidokas, nous préférons modifier le programme et mettre en place un jeu que nous n'avions pas prévu. Ici, à l'appel de son nom, il s'agit de récupérer le jō (bâton moyen) avant qu'il ne touche le sol. Exercice qui permet d'aiguiser la vigilance et de travailler la réactivité.
Comme dernier exercice, nous avons présenté l'exercice de kokyu ho. Deux raisons à cela : c'est une fois de plus une technique qui permet un travail de contact et de sensation (bouclant la boucle avec le début du stage) ; et comme c'est un exercice qu'on exécute en suwari waza (à genoux), il aide les enfants à se recentrer et on retrouve naturellement le calme pour clôturer le stage.
Voilà, les 2h30 de stage sont passées. Elles ont filé à une allure folle. Nous terminons avec la sensation d'avoir tout juste commencé. Encore une fois, ce groupe d'enfants nous a surpris par la qualité de son écoute, son application et sa compréhension. C'est un groupe curieux qui a envie d'apprendre, ce qui facilite beaucoup notre tâche d'enseignants.

Beaucoup d'attention.

Des questions toujours pertinentes.
Un grand merci aux enfants. Merci à Édmond avec qui je partage l'animation des cours « jeunes». Un grand merci à Élise, Hoel et Laurent qui sont venus nous assister. Le nombre d'encadrants présents est déterminant pour la qualité de notre transmission. Merci à la Ville de Besançon qui nous met systématiquement à disposition les locaux Et enfin, merci aux parents qui nous font confiance et qui ont apporté des douceurs pour le goûter. Prochain stage « jeunes » l'année prochaine. Sans doute avec des copains aïkidokas d'autres clubs de Besançon.

Le musée des horreurs.

En route pour le goûter.