Rémi Soufflet #5
Le dimanche 16 février, le Shoshin Dojo accueillait Rémi Soufflet à Besançon pour un stage annuel, comme une tradition désormais bien établie à cette période. Nous avons eu le plaisir de réunir plusieurs pratiquants venant de Dojos amis de la région(de Besançon et Dijon notamment), ainsi qu’un nombre croissant d'ados qui semblent particulièrement apprécier ce moment un peu à l’écart des cours réguliers ; vous pourrez découvrir leurs impressions tout le long de cet article.
Un échauffement intense
Au dojo des Torcols, l’échauffement de ce dimanche matin s’est trouvé prolongé par un travail du bas du corps que nous avons été invités à mobiliser spécifiquement. Le but étant de libérer le haut du corps et de relâcher ainsi les éventuelles tensions musculaires. Nous avons tout d'abord été amenés, grâce à des exercices dédiés, à construire notre structure de bas du corps (pieds, genoux, hanches, bassin) pour permettre un ancrage et obtenir des appuis mobiles et stables à la fois. C'est seulement en seconde partie de stage que Rémi nous a guidé vers des techniques construites à partir de ce travail de mise en place. Par exemple, un exercice simple « katate dori – tenkan » avec un contrôle du partenaire se poursuit par un déséquilibre arrière, puis nous emmène vers un « kokyu ho », ceci en mobilisant l’ensemble du corps de la façon la plus coordonnée possible.
Une continuité pédagogique
Ainsi, si lors du stage précédent nous avions travaillé les deux « hemi-corps » gauche et droite (article ici), cette fois-ci Rémi a basé la pratique sur un ressenti des deux « hemi-corps » haut et bas. Pour cela, les techniques de base — shiho nage omote sur katate dori par exemple — ont nécessité une certaine concentration en même temps qu'un grand relâchement. Et l’intérêt de ce ressenti devient d’autant plus opérant avec des techniques nécessitant une construction plus longue ou plus « complexe ». On peut par exemple se remémorer une forme de « nikkyo ura » qui permet de descendre uke au sol avec l’immobilisation finale déjà en place (certains diront « à la japonaise »).
Uke et tori
Et puisqu’on parle de ressenti, vous trouverez ceux de certains pratiquants parmi les plus jeunes ci-dessous. Pour ma part, j’ai beaucoup apprécié la démarche de Rémi qui, de prime abord, pourrait sembler anodine, mais qui est essentielle. À chaque démonstration de technique ou d’exercice, Rémi s’est systématiquement et naturellement mis dans la situation de « uke » et de « tori » le même nombre de fois et ce, jusqu’à la conclusion de la technique (chute ou immobilisation). À l’heure où « l'ukemi» est — soi-disant — mis en avant, pour en faire un thème de cours spécifique par exemple, il me semble qu’il faudrait justement commencer par traiter de façon complémentaire et indissociable les rôles de« tori » et de « uke ». Et commencer par systématiser la démonstration des deux « rôles » dans la démonstration représente, à ce titre, un axe pédagogique qui me semble logique.
« C'était génial. On apprend des techniques complexes. On travaille avec des gens plus âgés et surtout plus gradés. Trois heures, ce n'est pas long. On ne s'ennuie pas. C'est le moment de faire des rencontres avec des profs qui travaillent de manière différente. Je suis repartie avec de bons conseils en tête pour la suite. Merci aux organisateurs et à Rémi Soufflet pour ce stage intéressant et agréable. »
— Marion (13 ans)
Pour aller plus loin et à titre personnel, je serais favorable à appliquer également cette systématisation dans la préparation et lors des passages de grades lors desquels les critères d’évaluation de « uke » sont laissés à l’appréciation du jury, contrairement aux critères d’évaluation de « tori ». Ceci fait partie des axes de travail qui seront probablement à creuser pour la nécessaire continuité de l’évolution de l’aïkido.
« C'est la deuxième fois que je vais à un stage de Rémi Soufflet. J'étais content d'y retourner cette année parce que c'est bien. On apprend tout le temps de nouvelles choses et il y a une bonne ambiance. J'ai rencontré de nouvelles personnes d'autres clubs et aussi du Shoshin Dojo. On a fait des techniques qui n'étaient pas faciles parce qu'elles étaient longues. Mais ça me plaît. J'aime bien pratiquer avec Rémi parce qu'il explique bien ce qu'il faut faire. »
— Ésaïe (10 ans)
Des ados impliqués
Pour revenir au stage en lui-même et terminer, je tiens à souligner la présence, mais aussi l’implication des jeunes de notre club qui se sont investis, avec un plaisir visible, dans ce stage en pratiquant avec tous les aïkidokas présents. Bravo à eux d'avoir franchi le pas et de ne pas s'être abandonner aux appréhensions normales qu'ils ont pu avoir à l'idée de pratiquer avec des adultes inconnus jusqu'à alors. Notre Dojo peut se réjouir de voir la qualité de leur investissement et de leur pratique dans un stage de ce niveau. Merci à eux.
« J’ai adoré le stage avec Rémi Soufflet. L’ambiance était super, les techniques étaient très bien expliquées et aussi le fait de s’entraîner avec des haut gradés nous permet de nous améliorer plus vite et ils peuvent nous donner des conseils. »
— Max (13 ans)
Merci à Rémi d'avoir fait une nouvelle fois le déplacement jusqu'à Besançon. Merci Rémi de nous faire profiter de tes qualités techniques et humaines si propices à l’apprentissage et à une pratique agréable. Merci enfin aux pratiquants des Dojos amis qui font le déplacement chaque année, et notamment au Dojo Dijonnais de Robert et Anne-Marie Rouchouse. Ces retrouvailles sur un tatami sont toujours l’occasion d’une pratique joyeuse et sérieuse à la fois. Nous avions prévu de faire un déplacement du côté de Dijon début avril à l’occasion de la venue d'Hiromi Matsuoka qui devait y animer des séances riches et intensives ! L'actualité obligera sans doute les organisateurs à reporter ces cours. Nous vous tiendrons au courant parce qu'il se pourrait bien que Rémi soit de la partie !
Quelques photos