Fabrice De Ré à Besançon
Samedi 8 février à Besançon, sur invitation de la Ligue Bourgogne Franche-Comté de la FFAAA, Fabrice De Ré animait une formation à destination des enseignants « jeunes » de notre grande région. Alliant la pratique à la théorie, cette formation était complétée l'après-midi par un stage « jeunes » qui a eu un énorme succès puisqu'il a réuni plus de 100 apprentis aïkidokas.
Au moins au sein de notre fédération, Fabrice De Ré est une référence de la pédagogie à destination des enfants et des adolescents. Il contribue depuis plusieurs années à redynamiser cette facette de l'enseignement de l’aïkido en sensibilisant les professeurs aux quatre coins de la France. C'est à la fois un enjeu fédéral et une exigence si l'on veut que l'aïkido reste une discipline qui compte dans le paysage martial français. Au Shoshin Dojo, nous prônons une pratique vivante et non figée ; et ceci vaut également pour notre approche pédagogique. C'est pourquoi l'équipe enseignante a souhaité assister à cette formation.
L’aïkido est une pratique martiale très exigeante et donc difficile à enseigner. Bien souvent, nous avons le tort d'enseigner les techniques en mettant de côté les principes qui en sont le cœur. Il est plus simple de s'attacher aux formes externes que de faire passer des principes tels que l'intégrité, l'harmonisation des partenaires ou encore la martialité… Pourtant, Fabrice nous a démontré que — pour peu qu'on les aborde de manière ludique — ces principes sont bien plus faciles à assimiler pour les enfants que les nombreuses étapes qui composent les techniques d'aïkido. Pour cela — et il a insisté sur ce point — il ne faut pas hésiter à utiliser d’autres approches, d’autres activités voire même d’autres arts martiaux pour arriver à travailler un principe que l’on retrouve en aïkido. Pour enseigner, il faut être curieux et avoir de l'imagination.
Ainsi nous avons fait des exercices empruntant à la boxe, au systema ou au tai-chi pour apprendre à dédramatiser les frappes et les contacts. Nous avons aussi travaillé avec le tanto en nous questionnant sur la façon de montrer aux enfants qu’il ne faut pas craindre le couteau mais la personne qui le tient. Nous avons aussi vu des jeux pour travailler le cardio qui est trop souvent laissé de côté dans notre pratique. Alban a d'ailleurs retrouvé des choses qu'il avait connues en tant que basketteur. Comme quoi toutes les sources d'inspiration sont bonnes à prendre pour développer les qualités athlétiques de nos jeunes aïkidokas…
Ce qui m’a le plus plu dans l’approche de Fabrice, c’est qu'il mette autant en valeur le travail de respiration et de conscience corporelle. Nous avons cherché, à travers divers exercices, à relâcher nos tensions et notre respiration. Nous avons ainsi pu remarquer que 90 % du travail de l’aïkidoka se situait là. Et pourtant, nous l'ignorons bien souvent.
Après nous être bien amusés le matin, nous avons partagé un repas rapide avant d’accueillir les enfants qui, pour certains, étaient venus en bus depuis la Bourgogne. En tout, donc, plus d'une centaine de jeunes âgés de 6 à 15 ans se sont retrouvés sur l'immense tatami du dojo des Montboucons. Le Shoshin Dojo était représenté par une délégation de 16 pratiquants, filles et garçons de tous âges.
Les enfants ont tout de suite adhéré à l’approche de Fabrice qui leur permet de se dépenser tout en ayant des moments d’attention. Les exercices s'enchaînent, se répondent, les principes sont réinvestis d'un exercice à l'autre et le séquençage imprime un rythme qui permet de remobiliser le groupe lorsqu'il le faut ; de le canaliser quand il le faut. Les consignes sont simples et exprimées clairement, les mises en situation s'inscrivent dans le quotidien des enfants et sont donc très parlantes. Sans prétention aucune, c'est ce que nous essayons de mettre en place lors de nos cours « jeunes »… mais là, Fabrice porte l'exercice à un niveau bien au-dessus et avec une assistance autrement plus importante.
Preuve de la réussite de cette approche : au fur et à mesure que le stage avance et même après plus d'1h30 de pratique, il y a de plus en plus de volontaires pour effectuer les techniques devant tout le monde et une bonne partie des stagiaires a été mis en valeur de cette façon.
Les enseignants présents n'ont pas eu grand chose à faire : assurer la sécurité sur les bords des tatamis, compléter un groupe d'enfants de temps à autres, dépanner parfois un duo qui était un peu perdu… Mais très honnêtement, nous avons surtout pris une leçon d'animation et de pédagogie.
Cette journée est passée à une vitesse folle ! Les deux heures du stage nous ont paru n'être que 30 minutes. Tout le monde a appris et s'est amusé. Pari réussi donc. C’était la deuxième fois que Fabrice Dé Ré venait dans notre région et compte-tenu du succès de cette édition, ce ne sera sûrement pas la dernière. Nous espérons que « nos » jeunes seront encore de la partie et encore plus nombreux.
En attendant la prochaine édition, nous allons essayer de mettre en pratique toutes les connaissances acquises qui apporteront un réel plus à nos cours, et ce, quel que soit le public !